« N’Bimbezele » Pygmées Aka & Camel Zekri
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18-19-20 mai 2018, Correns
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Avec : Camel Zekri • arrangements, guitare, percussion
Prosper Kota • chant, nzéké nzéké (sonnailles), mokinga
Jean Pierre Mongoa • chant, gbongongo (harpe), mokinga
Honoré Gbako • chant, percussion, arc en bouche, mokinga
Herman Niamolo • assistant
N’BIMBEZELE
Pygmées Aka & Camel Zekri
N’Bimbezele. Cela signifie « les gens qui ne se connaissent pas et qui jouent de la musique ensemble ». C’est le nom de cette création qui s’appuie sur un corpus des chants polyphonique pygmées Aka. Le compositeur Camel Zekri travaille depuis 1999 avec ce groupe de la forêt de la Lobaye en Centrafrique. Ensemble, ils ont constitué ce répertoire après des années de recherche. Un répertoire de chants qui décrivent scènes de vie quotidienne, de chasse ou de cueillette. Si la base est traditionnelle, cette création interroge la polyphonie et l’utilisation d’instruments autochtones dans un contexte contemporain. Cette création est une première car elle rassemble l’instrumentarium complet des pygmées Aka. L’harmonie qui se dégage de cette création trouvant sa source dans la relation qu’entretient ce peuple avec la nature.
Coproduction :
Les Arts Improvisés
Le Chantier, Centre de création des nouvelles musiques traditionnelles & musiques du monde
Teaser / vidéo :
Les voix
Les
Pygmées peuvent chanter en voix de basse, baryton ténor (kingo-ékoké),
en voix de tête (kingo-ékélélé), ou combinant les deux en créant une
sorte de double voix dans la polyphonie vocale existante. Les
polyphonies kiogo-ékoké étant réservé aux hommes celle du kingo-ékélélé
étant partagé entre les deux sexes. La voix médium (ndiyengué) étant un
espace qui appartient aux femmes.
Les instruments et le rythme
Les
chants des musiciens Aka, parlent de la vie en forêt. Ils décrivent des
scènes de chasse, font des louanges aux meilleurs chasseurs,
avertissent le village qui partagent le gibier dans la joie. C’est le
Mo-mbété (flûte) qui entonne la mélodie que reprennent en chœur
chasseurs et villageois. Avec le mbongongo (harpe) les paroles abordent
la beauté des femmes sur des airs courtois. Le prétendant apporte la
dote et demande l’approbation des parents. Ceux-ci, s’ils considèrent
l’homme apte à protéger leur fille, lui accorderont sa main. Les mokinga
sont les tambours qui transmettent les messages pour avertir les
villageois qui sont en forêt d’un malheur qui est arrivé au village.
Auquel cas, tout le monde revient rapidement. Il est aussi utilisé pour
les funérailles afin de libérer les forces du mort. Les totems du défunt
sont alors transmis à son héritier. C’est sur ces paroles fondamentales
et universelles de la culture des pygmées Aka, que le répertoire prend
sa source. Avec l’urbanité qui rencontre la forêt, la sagesse ancestrale
des Aka sert de socle et de repère à la société. L’harmonie qui se
trouve dans la relation entre les hommes, la nature, prend une force
lumineuse face aux valeurs en mouvement de la modernité.
Entre leur forêt nos villes et nos campagnes
La
musique, ce n’est pas tout. Il y a la vie et là où nous vivons. Et ne
pas découvrir cela lorsqu’il s’agit des Pygmées, c’est perdre quelque
chose d’essentiel. De même que pour eux, il est nécessaire de voir nos
territoires de vie. Sans cet échange, la rencontre ne saurait exister.
Le fait de nous rencontrer là où nous vivons, ville ou campagne permet
un équilibre dans la relation et la possibilité de parler de tout ce que
nous ressentons, nos troubles comme nos incompréhensions... chacun le
disant à sa manière, chacun le comprenant à sa manière. Chez eux,
aujourd’hui il y a la forêt mais aussi la déforestation avec la cupidité
des grandes sociétés et d’Etats complices. Leur milieu se dégrade. Leur
culture s’efface petit à petit. Et certains villages n’ont plus de
pratiques de chants et de danses. Et les textes censés défendre leurs
droits n’arrivent pas au cœur de la forêt. Aussi c’est une aubaine pour
eux, de voyager à l’étranger pour se présenter, pour dire qui ils sont.
Ils sont les dépositaires d’une des plus anciennes civilisations du
monde qui a côtoyé la grande civilisation de l’Egypte antique. Ils ont
aussi une des plus grandes connaissances pharmacopées de la planète, et
ils ont inventé une polyphonie libre, ouverte, généreuse et universelle
où la hiérarchie n’existe pas. Et par la création, la composition et
l’invention, ils affirment leur appartenance à la modernité. Ainsi d’une
manière pacifique, ils nous disent que nous appartenons tous, humains,
animaux et plantes à la culture universelle de la planète terre.
BIOGRAPHIES
Camel Zekri, arrangements, guitare, percussion
Témoin du temps présent Camel Zekri est un héritier et un passeur de l’art musical du XXIème siècle. Son œuvre se situe d’emblée entre vie et conscience, entre écrit et oralité, entre oubli et mémoire de l’oubli… Il aborde le grand thème historique post-colonial (Vénus Hottentote), l’identité et l’écologie (Festival de l’eau), la transe et la mémoire (Diwan), l’égalité (le Cercle), la modernité et tradition (Xem Nun), la voix des peuples autochtone (Ishango), le racisme (sous la peau).
Héritier ! Il l’est de son grand-père Hamma Moussa maitre Gnawa du Diwan de Biskra en Algérie. Mais également du conservatoire où il étudie la guitare et l’harmonie à Paris. Du maître Gnawa, il retiendra l’idée de renaissance qu’offre la transe à chaque individu. Cette renaissance, il la saisie comme une chance (baraka), un idéal dans un monde ou tout se conçoit en opposition. Dans cet environnement, il se fraie un chemin de l’intérieur vers l’extérieur. Avec le conservatoire de musique et les études universitaires de musicologie, il affûte ces propres clés pour exprimer son intériorité Gnawa, constituée des trois mondes : Sidi Mimoun, Dyonisos et la conscience matrixielle. Celle-ci est l’espace intersubjectif de l’Autremère entre son Algérie et sa France. Elle est élément de transversalité, elle est un monde qui relie l’Afrique et l’Europe là ou prennent naissance chacune de ses créations.
Des rencontres décisives parcourent sa formation, celle avec Cooper Moore, inventeur d’objets musicaux hors du commun, Barre Philips et Fred Frith. Avec ce dernier, musicien et compositeur expérimental anglais d’envergure internationale sur la scène avant-gardiste, il poursuit l’inventivité où, ensemble, ils osent des accords inédits.
Intimement mis au carrefour des cultures, il s’engage pleinement à faire le lien entre la profondeur des musiques de traditions orales et la pulsation de notre temps. Avec le diwan de Biskra il mènera cette formation musicale mystique du sud algérien à travers le monde, tout en le déclinant sous différents modes musicaux, du slam au blues. La transversalité et la pluridisciplinarité innervent son travail et l’exemple le plus patent est la création du Festival de l’eau dans les années 90. Parcourant l’Afrique avec l’artiste et interprète Dominique Chevaucher, il relie son patrimoine familial, le diwan de Biskra, et son talent de compositeur contemporain au répertoire traditionnel pour la création de nouveaux dialogues musicaux. De cette transversalité naîtront des créations, des concerts, des ateliers pédagogiques de transmission interculturelle et une œuvre-concept, Le Cercle. De même, Xem Nun avec les trompes de Centrafrique l’ensemble Ongo-Brotto de Bambari, Ishango et La Lobaye avec les pygmées aka s’inscrivent dans ce mouvement.
Outre son travail de maître d’œuvre, Camel Zekri a signé des œuvres multiples, à commencer en 2003 avec La Vénus Hottentote. Long râle transfiguré, comme détaché de toute aliénation humaine, l’instrument maître qu’est la guitare devient matière libre. Avec Le Cercle il compose une œuvre polymorphe où s’entrelacent les chants soufi, les mélopées africaines (tambours et quarkabous) avec accouplé/adossé à sa guitare le chant sourdement clair de Dominique Chevaucher. Sous la peau, sous le signe de Frantz Fanon, lui permet de travailler avec le comédien Sharif Andoura pour un duo où le texte slame la musique. Avec le cinéaste Malek Bensmail, il compose la bande originale du film La Chine est encore loin. Avec Just to dance de Héla Fattoumi et Eric Lamoureux, il compose une partition multi-instrumentale avec la chanteuse Dominique Chevaucher pour neuf danseurs un musicien et un chanteuse.
Passeur entre des territoires géographiquement lointains, où les résonances qu’il met en œuvre nous font comprendre combien le son n’a pas de frontières, Camel Zekri est ce corps musicien en perpétuelle recherche. Celle de l’improvisation, de la spiritualité et des origines de nos mondes.
Prosper Kota, chant, nzéké nzéké (sonnailles), mokinga
Jean Pierre Mongoa, chant, gbongongo (harpe), mokinga
Honoré Gbako, chant, percussion, arc en bouche, mokinga
Herman Niamolo, assistant
Les rendez-vous à ne pas manquer
Nbimbezele
► CONCERT AUX 21E JOUTES MUSICALES DE PRINTEMPS :
18-19-20 MAI 2018, Correns, Correns
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► ÉTAPE MUSICALE PITCHOUN :
JEUDI 17 MAI 2018, Fort Gibron, Correns
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