Hommage à Mísia, grande chanteuse portugaise de Fado
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MISIA, GRAND PRIX NATIONAL 2020 DE L’ACADEMIE CHARLES CROS. DISCOURS.
Chère Misia,
En 1995 déjà, l’Académie vous distinguait pour l’opus "Tanto menos, Tanto mais". Quelques années plus tôt, vous aviez publié un album qui annonçait un tempérament de pionnière puisqu’un de ses titres s’appelait "Liberdades poéticas". Avec lui vous signiez le début du nouveau fado. Tant en appelant à la puissance atavique du texte, vous entendiez revisiter le genre. Pour cela vous allez mettre à contribution des poètes, des écrivains, des compositeurs, mais aussi des photographes, des stylistes, séduits par votre vision du fado. Ainsi serez-vous redevable d’avoir chanté le seul poème connu d’Agustina Bessa-Luís, la Marguerite Yourcenar portugaise. De même qu’Antonio Lobo Antunes, José Saramago, (qui deviendra Prix Nobel de littérature), Lidia Jorge, Vasco Graça Moura, tant d’autres, écriront spécifiquement pour votre travail.
Vous aller aussi créez votre propre sonorité : enregistrer avec le traditionnel trio de guitares y ajoutant parfois des instruments entendus dans les rues du Porto de votre enfance comme l’accordéon ou le violon. Sans parler de l’usage du piano. Et puis il y aura vos collaborations avec Maria Bethania, Martirio, Iggy Pop, beaucoup d’autres. Vos incursions vers boléros et tangos, réminiscences de votre mère espagnole. Vos implications dans L’Histoire du soldat de Stravinsky, Les sept péchés capitaux de Kurt Weill et Berthold Brecht, Maria de Buenos Aires de Piazzolla, ou Mediterrâneo du groupe baroque L’Arpeggiata.
En son temps, votre mise à jour du fado a secoué un milieu fadiste frileux et déchiré bien des stéréotypes puisque le fado fut au moment de la Révolution des œillets accusé de participer de la trilogie aliénante des « 3 F » avec Fatima et le Futbol. Et de fait, toute une génération de chanteuses s’est allègrement inspirée de vos novations, sans toujours vous rendre justice, comme vous avez pu le faire avec vos hommages discographiques exemplaires à Amalia Rodrigues ou au grand maître de la guitare portugaise, Carlos Paredes.
Il fallut bien à la longue reconnaître que vos transgressions allaient de pair avec une grande fidélité à l’esprit du genre. Votre exigence méta-politique, votre expressivité, votre part d’utopie blessée, votre vie tout simplement, comme cela est flagrant dans votre dernier album, Pura Vida, co-produit avec le pianiste napolitain, Fabrizio Romano, cartographiant, in fine, la grammaire des émotions : c’est à dire l’Absence, le Corps, le Destin, les Hommes, la Peau, la Saudade, le tout ou le presque rien. C’est ce chemin de crêtes, d’une universalité poétique, jalonné de 14 albums, qui vous a conduit sur les plus grandes scènes du monde, de la Grande Cour d’honneur du Palais des Papes à la Philharmonie de Berlin, du Konzerhaus de Vienne au Festival d’Adelaïde... C’est en tout cas ce parcours exceptionnel, difficile, rigoureux, d’une liberté inaliénable que l’Académie Charles Cros entend saluer avec cet « In honorem ». En espérant que ce Grand Prix à une francophile invétérée, et par ricochets à tous les grands musiciens qui furent vos complices, pour un soir, fera mentir ce jugement du New-York Times : « Misia dessine des larmes dans toutes les langues ».
@ Frank Tenaille, 2020.
LISBONNE ET LE FADO : QUAND ULYSSE A LA SAUDADE.
(Pour le concert de Misia, septembre 2006, Cité de la Musique Paris)
La lumière donne au Tage ses reflets mordorés. Babils des tascas (gargotes), cris des marchands, linges aux fenêtres, balcons en fer forgé, azulejos, lacis de ruelles, parfums de fruits, senteurs océanes et réminiscences tropicales, jeunesse de la movida lisboète qui se presse vers les nouveaux temples de la consommation, couple d’amoureux qu’emporte le funiculaire fourbu de la Bica. Quartier Baixa, la ville basse, dona Rosa, chanteuse aveugle, pousse un chant archaïque. Sous les ventilateurs du café A Brasileira, la statue du poète Fernando Pessoa prend son apéritif pour l’éternité...
Expert en spleen, E. M. Cioran énonçait qu’il y existait trois formes cardinales de la mélancolie : la hongroise, la russe, la portugaise. Un jugement qui pour restrictif qu’il ait été, situe par approximation le territoire du fado, « ce chant de l’intranquilité » qui a usé tant d’exégèses (1). Un chant qui peut être considéré comme une des grandes créations musicales urbaines de pair avec le tango de Buenos Aires ou le rebetiko d’Athènes. Un chant qui a pour théâtre Lisbonne, capitale des océans depuis le XIIe siècle, devenue aujourd’hui un centre économique de trois millions d’habitants.
Sur ses origines, les musicologues lui ont trouvé des racines du côté du lundum ou de la fôfa (chants dansés brésiliens d’origine africaine), de la modinha (chanson de salon qui se répandit au Portugal et au Brésil à la fin du XVIIIe siècle), du fandango portugais (danse d’origine espagnole), sinon des consanguinités avec le plang (chanson élégiaque du XIVe siècle) et avec certaines formes « troubadouresques » ou relevant de la tradition arabe (les Maures ayant occupé Lisbonne durant quatre siècles). La suite montrant que le fado avait aussi en partage beaucoup d’éléments stylistiques avec la samba brésilienne (dont une des sources renvoie au semba angolais) et cette morna cap-verdienne qu’a popularisée Cesaria Evora. Autant de filiations qui rappellent l’importance d’un port où, au cours des siècles, se croisèrent marins, marchands, esclaves, immigrations d’Afrique (2) ou du Brésil et… musiciens. Un port le long duquel se développèrent les quartiers populaires de la ville basse, lieux de prédilection des retiros (endroits retirés) où le noctambulisme et son cortège de nostalgie et d’illusions purent prendre leurs aises.
Quoi qu’il en soit, c’est sous le règne – qui débute durant l’exil brésilien – de dom João VI (1816-1826) que ce syncrétisme musical se formalise en un genre qui sera toujours redevable pour son inspiration et ses formes d’apparition à son environnement social et aux contextes idéologiques (3). Ainsi, commençant son existence dans les quartiers interlopes de Lisbonne où il fait bon commerce avec la marginalité et la prostitution, un premier Fado (1830-1868), « populaire et spontané (4) », affirme son identité transgressive et bohème. La figure emblématique de ce fado canaille étant Maria Severa Onofriana(5), prostituée du quartier de la Mouraria qui fut assassinée à l’âge de vingt-six ans, dont la liaison avec dom Francisco de Paula de Portugal, treizième comte de Vimioso, fera événement. Un deuxième fado, « aristocrate et littéraire » (1868-1890), lui succède lorsque les salons et les résidences balnéaires de la bourgeoisie lisboète adoptent le genre, mutation qui conduit nombre de lettrés à composer pour lui. Un statut qui l’amène à toucher de nouvelles couches de la population qu’atteste son intégration dans le music-hall et le vaudeville portugais dans les années 1890-1920, ainsi que son implication dans les cegadas (fêtes de rue) et la corrida portugaise. Puis au tournant de 1930, qui coïncide avec le début de l’Estado Novo (6) et l’essor de la radiodiffusion, le fado va se professionnaliser. Une évolution qui se caractérise, par la diffusion des enregistrements, la mise sur pied de grands rendez-vous populaires comme la Grande nuit du Fado (lancée en 1953 et organisée depuis chaque année) ou la multiplication de casas típicas, restaurants-concerts dont les successeurs, les casas do fado, quand ils ne sont pas frelatés, peuvent faire le bonheur du voyageur. Les figures de proue de cet âge d’or du fado étant un Alfredo Duarte « Marceneiro » (surnom qui lui vient de sa profession de menuisier à l’arsenal d’Alfeites) et une Amália Rodrigues (ayant grandi dans une famille modeste d’Alfama Alcântara) qui, prenant appui sur la France, contribuera à donner au fado un écho international.
Après la révolution des Œillets d’avril 1974 qui acte la chute de la plus vieille dictature d’Europe, le fado va connaître une période de suspicion, reproche lui étant fait, sinon d’avoir eu des complaisances envers le régime déchu, du moins d’avoir été l’une des composantes de la fameuse trilogie « aliénante » des 3 F : Football/ Fátima/ Fado (7). Son purgatoire sera cependant de courte durée. Avec l’entrée du Portugal dans la Communauté économique européenne, il retrouve la pluralité de ses inspirations (dont celles d’un fado social sinon engagé) et devient l’expression la plus valorisante de l’identité culturelle du pays des Caravelles. D’autant qu’au détour des années 80, des artistes l’investissent avec une sensibilité nouvelle, le sortent de ses stéréotypes (. Les plus incisifs dans ce travail de réappropriation étant Camané chez les hommes, Mísia chez les femmes, jugés comme étant ceux qui ont le plus dynamisé l’héritage selon un juste rapport entre novations textuelles et rythmiques et orthodoxie spirituelle. Car si le fado laisse une grande latitude d’expression à ses interprètes, il n’en fonctionne pas moins selon des principes rigoureux. En témoigne l’arborescence d’une centaine de schémas musicaux à partir de modes fondamentaux traditionnels - baptisés menor (triste), corrido (joyeux, dansant), mouraria (positif) - qui codent aussi bien son chant que son accompagnement sous influence de la fameuse guitare portugaise (9).
Si Lisbonne, une des villes les plus chantées au monde, entretient avec le fado une longue histoire d’amour, cette relation ne peut s’apprécier sans en référer à la saudade, clef métaphysique ou bain amniotique du sentiment lusitanien. Saudade dont l’essayiste Eduardo Lourenço, tentant de comprendre pourquoi tout un peuple se reconnaissait avec une délectation qui frisait la complaisance dans cette étrange « mélancolie sans tragédie », a estimé qu’elle était une modulation à la temporalité de l’être, de la mémoire et de la sensibilité, tout à la fois comme récupération du passé - en tant que paradis perdu - et invention de ce passé (10).
Cette démultiplication de l’être par le rêve, nul n’en a mieux rendu compte que Fernando Pessoa, célèbre pour ses hétéronymes, lequel écrivait justement à propos du fado : « Le fado n’est ni gai ni triste, c’est un épisode de l’entracte, l’âme portugaise l’a conçu quand il n’existait pas, et qu’elle désirait tout sans avoir la force de le désirer. Le fado c’est la fatigue de l’âme forte, le regard de mépris du Portugal vers le dieu en qui il a cru et qui l’a aussi abandonné. Dans le fado, les Dieux reviennent, légitimes et lointains (11). » Et de fait, pour peu que l’on ausculte la saudade, l’on y retrouve le destin contrarié d’un pays qui après s’être pensé multi continental - ses colonies ne s’appelaient-elles pas « provinces d’outre-mer » ? - s’est retrouvé esseulé à la lisière de l’Europe. Marginalité renforcée par quarante-huit ans de congélation salazariste qui l’ont laissé groggy lorsque la réalité a prévalu. Reste cet imaginaire maritime qui fait l’ordinaire de la littérature portugaise poussant un Vergilio Ferreira à joliment écrire : « De ma langue, on aperçoit la mer. » Pas étonnant dès lors que Lisbonne, avec « ses méandres d’insomnie de surprise et de ferraille (12) », soit devenue la métaphore d’une identité flottante. Un José Cardoso Pires notant : « Tu m’apparais posée sur le Tage comme une ville qui navigue. Je te vois ville-nef, vaisseau faite de rues et de jardins, et la brise elle-même a pour moi un goût de sel (13)… »
Saudade/ Lisbonne/ fado : il suffit pour apprécier la géographie de ce triangle des Bermudes onirique d’aller s’oublier une nuit dans les bras de ce fado vadio (fado voyou par opposition au fado fidalgo noble qu’incarna si bien une Maria Teresa de Noronha, comtesse de Sabrosa), fado populaire assumé par des chanteurs de tous âges et de toutes conditions, qui continue de fleurir dans les méandres de la ville. Ses lieux de prédilection étant des tavernes (de façon sporadique), les maisons de Fado d’Alfama, de Mouraria ou du Bairro Alto (le quartier haut de Lisbonne, cher à la jeunesse lisboète), voire un intérieur familial. Auquel cas, nonobstant bonnes tables et libations, il impose sa liturgie faite de silence, de lumière tamisée (ou de bougies), de codes vestimentaires (châle des femmes, mains dans les poches des hommes), de commentaires susurrés (14). Rendez-vous avec une sociabilité particulière, celle des amateurs de fado qui jugent de ses propriétés comme on le ferait d’un vin et commentent parfois jusqu’à la diatribe les accents de vérité de tel ou tel interprète (15). Car « n’est pas fadiste qui veut mais ce qui est né fadiste », et le panache (raça) et le style (estilo) sont des discriminants implacables. L’interprète, pour trouver la grâce et recueillir l’adulation, devant (au choix) en quelques chants magnifier une histoire, transcender un sentiment, croquer un personnage, dessiner le destin, suggérer l’ineffable, inviter à l’humour, « donner à boire à la douleur », bref jouer sur un subtil clavier d’émotions avec son sens du rubato - entre temps suspendu et temps volé - et de la dramaturgie. C’est que dans la besace du Fado, il y en a pour tous les registres tant, comme l’a dit la chanteuse Maria Da Fé, « on peut tout chanter et confesser au fado », même si les maître-mots de la geste fadiste restent la passion, la jalousie, la solitude, le chagrin, l’attente, la nostalgie s’y invitant plus que d’ordinaire. Ainsi parallèlement à un fado professionnel qui s’exporte sur les scènes étrangères et un fado semi-professionnel qui vit de ses clubs, il existe un fado totalement amateur, plus clandestin, aléatoire dans ses apparitions (tascas, famille, fêtes) qui n’en possède pas moins ses figures tutélaires dont les fans se donnent les rendez-vous comme de véritables sésames.
Autres moments privilégiés durant lesquels on peut apprécier la richesse et le vivier du fado, les rendez-vous de quartiers comme celui d’Alfama où durant quinze jours, au mois de juin, sous lampions et guirlandes, les tables sortent des maisons, la sardine grillée se déguste arrosée de vino tinto, chacun soutenant le fadiste du cru dans des duels chaleureusement commentés. Le point culminant de cette communion étant la fameuse Grande nuit du fado au Coliseu dos Recreios où l’on se rend avec des provisions de bouche pour une nuit marathon durant laquelle défilent nombre de jeunes fadistes présentés par des associations culturelles ou des clubs sportifs des différents quartiers.
De fait, à travers le fado, c’est la cité aux sept collines qui se raconte de façon implicite ou manifeste à l’instar de Maria Lisboa, célèbre fado d’Amália Rodrigues, qui évoque une marchande des rues qui « vend du poisson / a des gestes de chatte / dans son panier, une caravelle » et « vend du rêve, du parfum de mer / et des tempêtes à la criée. Son prénom est Marie / et Lisbonne son nom ». Au point qu’un guide poétique de Lisbonne reste à écrire qui suivrait les songes de tous ceux qui ont usé de fado pour parler d’eux, se sont égarés dans le labyrinthe de la ville blanche que l’on dit fondée par Ulysse et, au bout du compte, n’ont plus su faire la différence entre l’immensité du Tage et leur utopie. Frères en saudade, « ce mal dont on jouit, ce bonheur dont on souffre » d’un Pessoa qui nota avec élégance : « J’ai toujours été un rêveur ironique, infidèle à mes promesses intérieures. J’ai toujours savouré – étant autre ou étranger – la déroute de mes songes. »
@ Frank Tenaille. Septembre 2006. Musique, villes et villages, Ed Cité de la Musique. A l’occasion d’un concert de Misia.
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1. Dérivé du latin fatum (destin), le terme fado est utilisé par les poètes classiques portugais, dont Luis de Camões, dès le XVIe siècle.
2. L’Afrique a laissé sa marque dans Lisbonne en raison de la traite négrière. En 1620, dix mille Africains, esclaves ou libres, résident à Lisbonne. L’esclavage sera officiellement aboli en 1878. La colonisation puis les indépendances de l’Angola, du Mozambique, de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (Cova da Moura, dans la banlieue de Lisbonne, est d’ailleurs appelée « la onzième île du Cap-Vert ») donneront naissance à une nouvelle immigration.
3. En 1807, les troupes de Napoléon arrivent aux portes de Lisbonne. La famille royale et quinze mille courtisans et serviteurs s’enfuient au Brésil. Ils ne reviendront qu’en 1821 (un an avant l’indépendance du Brésil proclamée par le futur Pedro IV, resté à Rio) avec des serviteurs noirs et des danses comme le lundum.
4. Suivant la périodisation qu’en fait Pinto de Carvalho, en 1903, dans História do fado. Lire également Jean-François Labourdette, Histoire du Portugal, Fayard ; Salwa El-Shawan Castelo-Branco, Voix du Portugal, Cité de la Musique/Actes Sud ; Véronique Mortaigne, Portugal. Fado chant de l’âme, Éditions du Chêne ; Agnès Pellerin, Le Fado, Chandeigne/France Culture.
5. La Severa, dont on ne connaît pas la vie, est le premier élément de la mythologie du fado que confortent notamment le Fado da Severa (1850), un des chants les plus célèbres de la geste fadiste, et A Severa (1931), film de José Leitão de Barros.
6. António de Oliveira Salazar de 1926 à 1968, puis Marcello Caetano de 1968 à 1974, s’appuyant sur l’Estado Novo, vont contrôler les activités du fado, notamment par le biais de la censure des textes et l’obtention d’une carte professionnelle. Quand bien même la dictature fit d’un certain fado conformiste (son fatalisme servait d’instrument de propagande pour faire croire au peuple qu’il était bon de se résigner à son sort) l’emblème du Portugal, le couple ne fit jamais vraiment bon ménage, la part d’« aquoibonisme » du fado et ses penchants transgressifs, sinon anarchistes, collant mal aux idéaux du régime.
7. À noter que le chanteur José Afonso, auteur de Grândola, vila morena, hymne qui servit d’étendard à la révolution des Œillets, avait commencé par chanter des fados à l’Université de Coimbra.
8. Citons Katia Guerreiro, Christina Branco, Marisa, Mafalda Arnauth, Ana Sofia Varela, Pedro Moutinho, Aldina Duarte, Maria Ana Bobone, José dâ Camara, etc. Quand d’autres artistes l’hybrident à des styles de la variété, du pop ou du rock.
9. La guitare portugaise qui comporte six cordes métalliques doubles descend du luth arabe et fut transformée au XVIIIe siècle par les Anglais de Porto. La viola dite francesa est une basse à quatre cordes métal. La viola est une guitare classique.
10. Mythologie de la Saudade, Chandeigne, 1997.
11. Dans la revue Noticias Illustrado. Fernando Pessoa (1888-1935) a écrit sous différents noms en s’inventant chaque fois une nouvelle personnalité.
12. Sophia de Mello Breyner Andresen dixit.
13. Lisbonne. Livre de bord, Gallimard.
14. Parmi les maisons de fado aujourd’hui dignes d’intérêt, citons O clube do fado (du compositeur-guitariste Mario Pacheco, accompagnateur de feu Herminia Silva), Senhor Vinho (créé par la chanteuse Maria Da Fé), Arcadas do Faia (fondé par le clan des Do Carmo), A Parreirinha da Alfama (créé par Argentina Santos), Bacalhau de Molho (où chante parfois la sœur d’Amália Rodrigues), Baiuca, Tasca do Chico…
15. Depuis 1995 existent un musée d’ethnographie sur le haut de Belém, tenu par un grand amateur de Fado, et un Musée du Fado (la Casa do Fado e da guitarra portuguesa), situé Largo de Chafariz.
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