Leila Negrau - « Influences Maloya » (1er degré)
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pendant le festival « Les Printemps du monde » : Samedi 30 mai 2020 - Correns (Correns)
Leila Negrau • chant, percussions
Natacha Ballester • Musicienne intervenante de l’EIMAD
Patrick Petit • Musicien intervenant du Conservatoire Provence Verte
Isabelle Vultaggio • Musicienne intervenante de l’EIMAD
Élèves de CM1 de l’École élémentaire de Tourves : Classes d’Aurélia Guyon, Gaëlle Laurent et Amandine Rinaudo
Élèves de CE2-CM1-CM2 de l’École élémentaire de Rougiers : Classes de Christine Castinel, Virginie Polvent et Fabrice Tricot
Leila Negrau
« Influences Maloya, le chant de la mémoire »
Un projet d’éducation artistique et culturelle pour le 1er degré
Depuis 2011, le Chantier organise des ateliers de pratique artistique pour des classes de la Provence Verte. Ces ateliers ont pour objectif de sensibiliser les enfants aux musiques traditionnelles et du monde, par la pratique vocale ou instrumentale, et leur faire vivre une expérience unique avec des musiciens professionnels emblématiques de ces musiques.
Le projet se répartit en six ateliers musicaux, mis en place dans chacune des quatre classes choisies en Provence Verte. Ces ateliers sont animés directement par l’artiste, avec le relais de musiciens intervenants (Dumistes) des écoles de musique du territoire. Le résultat de cette expérience est une représentation sur scène avec les musiciens, dans des conditions professionnelles, pendant le festival Les Printemps du Monde (29-30-31 mai 2020).
Ces ateliers existent grâce au partenariat étroit entre Le Chantier , la DRAC PACA, l’Education Nationale - circonscriptions de Brignoles et de Saint-Maximin, l’École intercommunale de musique d’arts et de danse (EIMAD) et le Conservatoire Provence Verte.
Pour poursuivre cette démarche en 2019-20, le Chantier propose un nouveau projet avec l’artiste réunionnaise Leila Negrau (maloya).
Site officiel de Leila Neigrau
Les partenaires du projet :
• DRAC PACA
• Le Chantier - Centre de création des nouvelles musiques traditionnelles & musiques du monde
• Education Nationale - circonscriptions de Brignoles et de Saint-Maximin
• École intercommunale musique, arts, danse (EIMAD)
• Conservatoire Provence Verte
Vidéo / Teaser
Le Balajuan, le Maloya - Interview avec Leila Negrau
Leila Negrau - La création : « Influences Maloya » - Le chant de la mémoire
Leila Negrau est une chanteuse et percussionniste de l’Ile de la Réunion. Inspirée par le Maloya et Séga (blues de l’Océan Indien et musiques des anciens esclaves), elle revisite les genres et crée sa propre écriture. Une création qui implique 100 élèves sur fond de rouler, kayamn, percus, et autres surprises.
Avec quatre albums au compteur et de nombreuses expériences à travers le monde (Nouvelle-Calédonie, Guyane, Mexique, Australie, Europe, etc), Leila Negrau est riche d’un répertoire traditionnel et personnel dans lequel s’expriment un point de vue féministe, beaucoup d’humour, l’actualité, et une joie du partage. C’est un camaïeu de chansons et de rythmes qu’elle entend imaginer avec son jeune public lequel sera invité aussi à faire sien des rythmes ensorceleurs de l’Océan indien et à partager ses découvertes avec le public du festival, soirée que concluera Leila Negrau et ses complices musiciens.
Le Maloya
Le maloya est l’expression de la résistance des esclaves importés d’Afrique et de Madagascar. Il est la partie spirituelle, le temps de la danse, pendant le rituel sacré kabaré, ou culte des ancêtres. Les autorités françaises n’ont pas toujours d’un bon œil cette forme populaire relatant les soucis du quotidien et de l’abolition de l’esclavage en 1848. Jusque dans les années 1980, le maloya est interdit. Ce n’est qu’en 1981 que le maloya est officiellement autorisé. Après 1981 et la reconnaissance officielle de la fête du vingt décembre (la « Fèt Kaf », jour férié en commémoration de l’abolition de l’esclavage survenue le 20 décembre 1848), des artistes rebelles vont mettre en scène les virtualités sonores et expressives du maloya (cf. Firmin Viry, Granmoun Lele, Ti Fock, Danyel Waro, Ziskakan...) et contribuer à lui conférer la place que ce genre occupe désormais sur la scène internationale. Le maloya devenant le symbole d’une identité réunionnaise qui s’épanouit au grand jour.
Cette musique à trois temps est basée sur les percussions de trois instruments traditionnels : roulèr, bobre et kayamb. Dans les propriétés, il arrivait en effet aux esclaves, lors d’événements importants, de faire un service kabaré, cérémonie animiste dédiée aux esprits, pendant laquelle les vivants « parlent » aux morts. Ces services étant voués aux aussi aux ancêtres et aux récoltes. Des complaintes chantées par un choriste et repris par un chœur dans lesquels s’expriment leurs anciens dialectes. Musique de transe et de possession, qui se joue au départ lors de services en hommage aux ancêtres, elle sera aussi un moyen de se moquer des maîtres, certaines paroles étant en français. Les colons ont longtemps craint ces servis kabaré jusqu’à les proscrire sur leurs propriétés. L’utilisation du kayamb s’est donc perpétuée dans la clandestinité et ces chants et danses se sont perpétués en cachette des maîtres après le labeur, le plus souvent le soir dans les camps ou à l’extérieur des cours d’usine. Aujourd’hui, ces rassemblements marquent aussi la fin des campagnes sucrières.
Le Sega
Le sega est le genre musical majeur des Mascareignes (Ile Maurice, Ile de Réunion, Rodrigues, Seychelles). Il se danse en dandinant les hanches et en tournoyant sur soi, l’homme autour de la femme. Il s’agit d’un jeu entre le cavalier et la cavalière. Celle-ci décide d’aller où bon lui semble et le cavalier tente de prédire la direction pour la devancer et garder une certaine proximité. En tournant sur eux-mêmes, les danseurs se synchronisent. Certaines approches sensuelles de cette danse se caractérisent en descendant doucement, au rythme du son (en fléchissent peu à peu les genoux) de sorte que l’homme et la femme se retrouvent à genoux face à face en bougeant le haut du corps, toujours aussi sensuellement. Avec l’arrivée des français, le sega s’est nouri au XIXe siècle de la musique de danses de Paris notamment ces quadrilles parisiens que dansaient les propriétaires des plantations et leurs familles. Le sega est donc un mélange de plusieurs peuples, esclaves ou migrants, venus vers les îles Mascareignes et l’Océan Indien. Dans l’île Maurice, le sega traditionnel se nomme « sega tipik ». Il est ce qu’est le maloya à la Réunion. Ce sega typique se joue avec trois ravannes. Il y a le « sizoner » (celui qui assaisonne) ou « piker », le soliste, avec une ravanne de 18 pouces de diamètre. Il y a la ravanne rythmique avec 20 pouces et la ravanne basse qui fait 22 pouces. Les ravannes sont en peaux de chèvres (cabri), certaines en peaux de raies. Ces tambours sont chauffés sur le feu. Dépendant de la tension de la peau, le ravanne du soliste s’accorde en ré, la rythmique en do et la basse en sol afin de créer de la profondeur musicale dans le rythme.
Le kayambe
Le kaiambe, caïambe ou maravanne (à Maurice) est un instrument de musique utilisé dans les Mascareignes pour jouer le sega et le maloya. C’est un instrument qui, à lui seul, incarne l’âme de la musique réunionnaise. Il résume toute l’histoire de l’île, l’héritage des esclaves dans les plantations de cannes à sucre. Ce sont eux en effet qui ont construit les premiers kayambs avec ce qu’ils trouvaient dans les champs : du bois, des graines et des tiges de fleur de canne.
Le rouler
Le rouleur (ou roulèr), est un gros tambour frappé à deux mains, l’exécutant étant à cheval sur lui, ce qui lui permet de modifier la tension et donc le timbre en se servant d’un de ses pieds. Le rouleur doit probablement son nom à son usage. En effet on roule le maloya, c’est-à-dire qu’on roule les hanches en dansant. En outre l’instrumentiste fait des roulements et donc fait rouler ses mains sur la peau du tambour.
Le triangle
Le triangle est constitué d’une barre métallique d’aluminium ou d’acier de section circulaire, pliée en deux points de manière à former un triangle. Il est tenu d’une main par le musicien, qui frappe dessus à l’aide d’une tige, également métallique. La dimension d’un triangle détermine la hauteur du son qu’il produit.
BIOGRAPHIE
Leila Negrau • chant, percussions
Leila Negrau est une chanteuse et percussionniste, originaire de l’Ile de la Réunion. Inspirée par les musiques traditionnelles, le maloya et séga (véritables blues de l’Océan Indien et musiques des anciens esclaves de l’Ile de la Réunion), cette auteur-compositeur revisite les genres et crée sa propre écriture. Son répertoire est lié à son univers de chanteuse dynamique et populaire, délivrant un message simple de femme épanouie, un moment festif, dansant et convivial. L’univers chanté et joué (comprendre « acté ») par Leila reste celui des femmes, de sa vie, de l’humour qui la caractérise. Au fil de ses voyages, de ses lectures, de ses rencontres elle a tissé une toile musicale et s’en sert de support pour son inspiration. Un temps choriste avec Pierre Vassiliu, Chance Orchestra, Niagara, Tshala Muana, Sam Mangwana, cette polyvalente polyglotte, a animé des émissions de télévision diffusées sur RFO et Antenne réunion. En vingt ans, elle a aussi assumé les premières parties de Carlinhos Brown, Juliette, Rachid Taha, Césaria Evora, Youssou N’Dour, Bebel Gilberto, Mayra Andrade, Kassav, Malavoi… Et s’est produite avec sa formation aux Francofolies de la Rochelle, Zénith de Paris (pour les Francovisions devant 250 millions de téléspectateurs,) Francophonic de Berlin et de Cologne, Femmefunk (Nouvelle-Calédonie), Fiesta Sète, Paléo Festival (Suisse), Ollin Kan (Mexique), La Foire des Mascareignes, Rain Forest (Malaisie), etc.
Leila Negrau chante et joue du Rouler (gros tambour frappé à deux mains, l’exécutant étant assis à cheval sur lui et modifiant la tension des cordes et donc le timbre en se servant d’un de ses pieds) ; Elle joue aussi du kayamn (rectangle formé de roseaux ou de tiges de fleurs de canne à sucre liés et rempli de graines) et du triangle.
Leila Negrau > Les rendez-vous musicaux
Concert :
➔ pendant le festival « Les Printemps du monde »
samedi 30 mai 2020 - Correns (Correns)
Informations pratiques
➔ ACCÈS :
A8 sortie Brignoles › direction Le Val › Carcès › Correns.
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